Stravinsky's "Le Sacre du Printemps"
Incidental Illustration by Sagar Fornies
Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le ballet original Le Sacre du printemps montre le rituel d'une tribu païenne qui réclame le retour du printemps. Le rituel se termine par le sacrifice d'une jeune vierge que la tribu force à danser jusqu'à ce qu'elle meure épuisée. Un membre de la communauté en échange du printemps. Une vie en échange de plus de vie.
Partant de cette idée centrale, Sagar Forniés illustre un voyage panoramique à travers l'évolution de la Terre et de l'humanité.
Dans la première partie, la lente entrée du basson de l'orchestre, en toile de fond, nous montre une terre en création, en pleine expansion. Paysages infinis, mers calmes, forêts spontanées... une terre ancestrale dans un printemps éternel. C'est ici, dans ce contexte, que l'humanité apparaît... presque cachée.
Dans la deuxième partie, le paysage évolue, il est manipulé ; la Terre est transformée, chacune de ses parties doit avoir un sens, tout doit pouvoir être utilisé, interprété et ordonné. L'humanité colonise les forêts, les plaines, les prairies et les cieux. La Terre cesse d'être un acteur et devient une simple scène.
Suivant une pulsion atavique, la Terre réclame son printemps. C'est ici que commence le sacrifice et l'humanité, alors que la jeune vierge, meurt épuisée. Sa fin est un nouveau commencement. Tout finit comme cela avait commencé, la Terre suit son chemin.
Sagar Forniés nous invite à réfléchir sur notre place dans l'évolution de la Terre, la métaphore du sacrifice et le besoin de mourir pour renaître.
